Jean-Marie Drot est auteur-réalisateur, ancien directeur de l'Institut culturel à Athènes et de la Villa Médicis à Rome.
Il rencontra Stani Nitkowski dès le début des quatre-vingts.
En 1982, il préface sa première exposition à la galerie l'Oeil de Boeuf.
Jusqu'à la fin, Stani et Jean-Marie Drot échangeront une intense correspondance.
Dans son prochain ouvrage, Le Dictionnaire sentimental, Jean-Marie Drot consacre un chapitre entier à Stani.

  

Pour moi, Stani Nitkowski est un somnambule qui, en plein soleil, sait se saisir des anges et des monstres, que la nuit seule, le plus souvent, nous permet d'entrevoir...
À chaque coup de pinceau, à chaque transe, STANI fait mouche.

Ses toiles repeuplent les déserts qu'ont laissés derrière eux les bulldozers de la modernité.
Courageux, infatigable, STANI recommence la création. On devine sans peine qu'il ne fut pas comblé, de ce qu'un Dieu épuisé a laissé devant sa porte... Une sainte colère anime STANI.

Avec chaque peinture, STANI augmente le voltage. Tout va fondre. STANI frôle l'incandescence géologique. Un tumulte de géant s'empare de lui. Ne plus faire confiance.
Repartir à zéro comme si notre planète venait juste de sortir toute chaude du vagin violet de la galaxie.

Avec STANI, les rouges et les noirs sont des cris que même les sourds vont entendre.

En accueillant les oeuvres de STANI "l'OEIL DE BOEUF" a pris le risque d'être aveuglé...

Après tout, il se pourrait bien qu'en vieux polonais NITKOWSKI veuille dire " le volcan bénéfique ". Je suis fier d'être son ami.

Jean-Marie DROT
1982